11 septembre 2010

Une élection crédible et transparente a des exigences

Chers sœurs et frères,
Il y a quelques mois, nos esprits étaient tellement accaparés par la tenue des premières élections démocratiques en Guinée, que nous avions oublié qu’une élection crédible et transparente nécessite des préalables, c’est à dire avoir un fichier électoral fiable ; former des agents recenseurs avec un effectif proportionnel au nombre de bureaux; Informer, éduquer et sensibiliser les citoyens sur le bien fondé d’une élection paisible et transparente; mise à la disposition des populations de moyens adéquats pour faciliter l’accès aux bureaux de vote (implantation des urnes à des distances raisonnables et moyens de déplacements).


On m’a prêtée des intentions parce que j’avais proposé de donner le temps nécessaire à l’équipe actuelle avec à sa tête le Général KONATE pour une meilleure organisation des élections présidentielles, tout en lui demandant bien entendu, de prendre ses responsabilités afin d’éviter un contentieux électoral car une élection bâclée a des conséquences comme ce que nous vivons actuellement : contestations et demande légitime des corrections par la population des défaillances du premier tour avant la date du 2ème tour, dégradation du tissu social, insécurité et risque de report de l’échéance présidentielle etc.

Le Général KONATE a t-il succombé à la pression nationale et/ou internationale pour accepter d’organiser les élections sans réelles préparations et oubliant que la souveraineté nationale appartient au peuple ? Ou, serait-il dans la planification d’un scénario qui ne dit pas son nom après le deuxième tour du 19 septembre 2010, pour avoir tourné le dos à sa mission principale qui consiste à s’impliquer personnellement dans l’organisation du processus électoral ? Ou encore, serait-il tout simplement en train de prendre sa revanche parce que contrarié du fait qu’il ait subi des pressions pour respecter la date du premier scrutin ?

Il a certes délégué une partie de ses pouvoirs au premier Ministre Jean-Marie DORE, pour conduire la transition mais ce dernier n’a pas le mandat pour signer les décrets.Nous sommes justement face à un flou à 8 jours du 2ème tour de l’élection présidentiel le pour le lancement officiel de la campagne, puisque la loi dit qu’elle commence 14 jours francs avant le jour J. Mais à ce jour, le décret y afférent n’a toujours pas été ratifié pendant que certains sont déjà en campagne, à qui la faute?

A titre d’illustration,

A l’occasion de la célébration de la fête du ramadan en Guinée, le vendredi, 10 septembre 2010, j’ai vu à la télévision (RTG) Guinéenne une délégation du gouvernement conduite par le Premier Ministre à la résidence du général KONATE, pour lui souhaiter une bonne fête.

Après avoir remercié la délégation pour cette présente, le président de la transition a dit avoir appris qu’un membre du gouvernement aurait menacé de donner sa démission au cas où la date du 19/09/2010 prévue pour la tenue du 2ème scrutin ne serait pas respectée. Il a par la suite demandé au premier Ministre Jean-Marie DORE de prendre ses responsabilités face à cette situation et à l’intéressé sans donner de nom de rendre sa démission. Tout en rappelant les accords de Ouaga qui obligent tous les membres du gouvernement du processus de transition à observer une stricte neutralité dans la gestion des élections présidentielles.

Pourquoi le Général KONATE n’a-t-il pas tranché pour lever toute ambigüité?

Chers sœurs et frères

La prévention des troubles doit demeurer l’axe principal de nos démarches. Pour ce faire, en tant que détenteurs des responsabilités de gouvernant, mobilisons-nous pour exiger du président de la transition, de prendre dans les meilleurs délais, des mesures nécessaires dans le but de préserver la paix et de nous permettre choisir bientôt notre président de la République qui assurera l’égalité de tous les citoyens devant la loi sans distinction : d’ethnie, de région et de religion. Nul ne demande au général de favoriser un candidat mais de prendre ses responsabilités face à l’enjeu de ce processus de transition et d’éviter au futur président l’héritage d’une situation ingérable.

Ne donnons pas non plus l’occasion à certains opportunistes qui profitent de cette anarchie pour semer le trouble ou de nous opposer. Bâtissons ensemble une société faite de : responsabilité, de tolérance et de solidarité.

Vive l’unité nationale
Que « Dieu » sauve notre pays. Amen !
Marie José YOMBOUNO

Présidente de l’AGFDH
http://www.agfdh.org
France