Les militants de Sidya Touré sont descendus dans les rues le 05 Juillet pour contester les résultats provisoires. Peut être qu’ils y reviendront encore si le droit n’est pas dit. Sékouba Konaté qui conduit la transition et qui est pointé du doigt par ces militants pour avoir ordonné, semble t-il, la fraude entrainant l’élimination de leur candidat au second tour de la présidentielle menace sérieusement de démissionner si jamais sa neutralité est mise en cause. Du coup, l’atmosphère est de plus en plus tendue. Le pays replonge dans l’incertitude.
Alors, qu’est qui courent comme bruits pour ne pas dire rumeurs entêtantes pour expliquer le mobil principal de cette cacophonie en gestation qui, si rien n’est fait, risquera de mettre à zéro le compteur de ce processus d’instauration de la démocratie dans notre pays ?
Vous savez, le jeu politique n’a jamais été simple. C’est encore plus compliqué -mais peut être simple pour certains- s’il faut l’analyser sous un angle tribal, régionaliste ou ethnique. Telle est la situation de la Guinée. Heureusement ou malheureusement, nous avons franchi d’un pas l’étape la plus inquiétante de cette honteuse situation. Pour le reste, le repli identitaire ne marchera plus. Il faut des alliances. Et seule l’objectivité pourra guider désormais le choix des autres ethnies en majorité les jeunes à aller vers l’un des deux candidats en liste pour le second tour de la présidentielle.
Donc selon ces bruits qui expliquent le jeu politique de l’UFR, un parti qu’on peut qualifier sans complexe de parti le plus hétérogène - car soutenu surtout par les jeunes de toutes les ethnies du pays- est la volonté manifeste de son président à s’allier à Cellou Dalein Diallo arrivée en tête du premier tour suivi de Alpha Condé dont il réclame la place. Il en est de même pour Lansana Kouyaté tous anciens premiers qui veulent faire front commun pour barrer la route à l’opposant historique qui, bien que méconnu à l’œuvre, n’a jamais conjugué avec les gouvernements auxquels ces derniers ont appartenus. Pour cela, il faut justifier cette nouvelle orientation aux yeux de la jeunesse qui s’est battue pour la rupture totale avec ceux qu’elle qualifie de corrompus. Et c’est justement cette corruption qui est l’arme principale de Alpha Condé contre tous ses adversaires ayant appartenu au régime Conté. Alors, les voir former un bloc lui apportera de l’eau aux moulins et réveillera toute de suite les soupçons de retour aux anciennes pratiques. Comment cette jeunesse en perpétuelle prise de conscience les suivra t-elle dans cette aventure ?
Pour répondre à cette épineuse question, il faut faire comprendre à toutes et à tous que le leader du RPG occupe une place négociée par la France auprès du Président de la transition. Il faut le décredibiliser si non il va vendre le pays. Il faut absolument tirer cette corde de fraude (qui est d’ailleurs générale) jusqu’à étrangler le vieux opposant qu’ils voient comme une menace. Quelqu’un qui fera la chasse aux sorcières. Sans attendre l’aboutissement de la contestation par la voie légale, il faut faire des démonstrations de forces dans la rue. Peut être que les militants de ce parti dont les voix sont mises en cause réagiront. Si par hasard un incident s’éclate entre les deux camps, l’objectif est atteint. Cette tension pourra bien alimenter les débats jusqu’au vote. C’est également un argument valable pour justifier cette alliance des "anciens" en évitant ainsi le divorce avec leurs militants qui se poseront tant de questions avant d’adhérer au trio Cellou-Sidya-Kouyate.