13 juillet 2010

Où sont les défenseurs des droits de l’homme en Guinée ?


A la suite des manifestations de rue organisées le lundi, 05.07.2010 par les femmes et jeunes  de kaloum  pour dénoncer les fraudes massives  qui ont entaché le scrutin du 27.07.2010, certains  jeunes  de Taouyah sont allés  se coucher sous la pluie à terre devant la résidence du Président de la transition pour implorer son pardon  et lui manifester leur soutien  en dénonçant ce qu’ils appellent le désagrément des militants d’un parti politique et ce, en présence de nombreuses épouses des personnalités actuelles.

Je ne suis pas contre le pardon car nous souhaitons toutes et tous une transition apaisée. Cependant, je suis indignée face à ce que je qualifie de traitement inhumain de la jeunesse qui est l’avenir de notre société (futur dirigeant et futur leader). Et surtout  lorsque j’entends une femme dire qu’elle a pris note du message délivré par ces jeunes, qu’elle se chargera de  transmettre et que si leur situation était littéralement parlant, prise avec une seule main, elle sera désormais prise avec deux mains. Voir les images ici 

Où sont donc les défenseurs des droits de l’homme et les initiateurs du pardon depuis quelques jours ?
A Monsieur  le Premier Ministre Jean-Marie DORE,
Vous que le général  KONATE  dit être le véritable patron de l’Administration  guinéenne dans tous ces discours officiels  ces derniers temps, avez pris la décision le 9 juillet 2010, à travers un communiqué d’interdire toutes manifestations aux partis politiques puis tout soutien à qui que ce soit, chose qui est louable. Quelle est l’utilité de prendre une décision si  on ne l’applique pas ?
                                              Chers compatriotes,
Les contre manifestations de soutien aux autorités ne sont  ni de nature à unir les filles et fils de cette nation, ni à aider le futur Président à conduire les destinées de notre pays. La réconciliation nationale ne doit pas être un simple slogan mais doit se traduire par des actes concrets.
                                             Aux femmes
Je dis que notre rôle n’est pas de servir de caisse de résonance de quelques groupes d’intérêts que ce soient mais de :Cultiver la paix ;Transmettre nos valeurs africaines basées sur : (l’honnêteté, le respect mutuel et le compromis) ; prévenir et résoudre les conflits par le dialogue ; lutter contre la pauvreté par les reconnaissances liées à : l’amour, la solidarité et  la justice sociale.
A l’heure où le monde entier a les yeux rivés sur nous, au lieu de faire  preuve de responsabilités, nous offrons des spectacles gratuits versions pratiques déshonorantes.
Je termine par rendre  un vibrant hommage au peuple de Guinée qui a fait preuve maturité de le 27.07.2010, jour du premier tour de l’élection présidentielle qui s’est massivement  mobilisé tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays pour s’acquitter d’un devoir civique et souhaite  que la cour suprême transcende toutes les considérations pour ne dire que le droit dans l’intérêt supérieur de la nation, gage de stabilité politique et de paix sociale! Et puis, nous ne pouvons pas opérer un véritable changement sur les bases : du mensonge, de la corruption et de la démagogie.
Que « Dieu » sauve notre beau pays. Amen !
Marie José YOMBOUNO
Présidente de l’AGFDH
France