28 mars 2009

Un coup d’Etat légitime.


La totalité des guinéens sinon la majorité soutient de façon inconditionnelle le coup d’Etat survenu après la mort du Président Lansana Conté le 22 Décembre 2OO8.
Cette négation catégorique de notre loi fondamentale qui en son article 34 dispose que :« En cas de vacance de la fonction de Président de la République consécutive au décès ou à la démission du Président de la République ou à toute autre cause d’empêchement définitif, la suppléance est assurée par le Président de l’Assemblée Nationale ou, en cas d’empêchement de celui-ci, par l’un des vices présidents de l’Assemblée Nationale, par ordre de préséance ;… »
Ainsi donc cette transition devrait être assurée par le Président de l’Assemblée Nationale qui est devenue impopulaire depuis des années.
Cette illégitimité a commencé en 2OO2 lorsque l’opposition a boycotté les élections législatives ayant mis en place ladite Assemblée.
Ensuite, les évènements de Janvier et Février 2OO7 ont renforcé ce manque de crédit populaire lorsque les meneurs de ce mouvement à savoir le syndicat et la société civile ainsi que l’opposition ont en vain sommé le Président de l’Assemblée Nationale pour constater la vacance du pouvoir en raison de l’état de santé du Président dela République.
A cela s’ajoute l’expiration du mandat du législatif depuis un (1) an et les obstacles que le gouvernement déchu avec la complicité de la même Assemblée Nationale ne cessaient de dresser pour empêcher la tenue des élections législatives.
Donc ce dernier gouvernement du Président Lansana Conté était bien conscient et soucieux qu’organiser les élections législatives transparentes et crédibles déboulonnerait politiquement le seul clou restant du parti au pouvoir le PUP (Parti de l’Unité et du Progrès) que constitue l’Assemblée Nationale.
Alors s’il faut accepter de rétablir l’ordre constitutionnel, c’est ignorer non seulement les réalités guinéennes mais aussi assurer la continuité du régime Conté, caractérisé durant ces dernières années par des divisions claniques au sommet de l’Etat et l’accroissement inquiétant de la hargne inter ethnique.
Il faut savoir aussi que tous les grands prédateurs de l’économie qui ont plongé ce pays dans les diverses crises récurrentes tissent de très bonnes relations avec le Président de l’Assemblée Nationale.
Au-delà même de cette illégitimité , la Loi Fondamentale elle-même est décriée depuis sa révision en 2001 supprimant ainsi la limitation de mandat et beaucoup d’autres prérogatives qui ont aisément permi au Président Conté d’assoire un pouvoir à vie bien réussi.
On ne peut pour cela nous imposer une constitution qui ne correspond pas à l’aspiration des guinéens. La preuve en est que la signature des accords ayant débloqué les crises politiques et sociales de 2007 par ce qu’ils ont eu le mérite d’exprimer l’essentiel de notre volonté ont finalement été pris en otage par cette constitution devenue caduque.
C’est pour ces raisons que le soutien populaire restera sans faille aux putchistes car la rupture que souhaite les guinéens ne pouvait être réalisée que par l’armée au risque de vendre notre pays aux clans qui n’ont d’arme que l’ethnostrategie qui était en phase de plonger la notion dans la guerre civile.

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